La Roulotte de Casimir

L’autre façon de voyager

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A part peut-être un anocéphale, une paramécie ou un naît tronc, tout, je dis bien tout, de nous à vous, sommes en constant déplacement. Sédentaires ou nomades, c’est-à-dire gadjee ou manouchee en sanscrit, nous sommes tous en voyage et rien ni personne ne peut prétendre déroger à la règle de cette existence. Des molécules aux cellules, des particules à la matière, la livraison sans controverse à la dynamique du mouvement est une constante. Dans ce continuum, y-a-t’il de la place pour le passé, pour l’arrêt ou pour la mort ? Tout est comme il se doit d’être et c’est évidement le mieux pour le repos intérieur. Augurer par conséquent de prévoir reviendrait d’installer durant mille ans un singe devant un ordinateur avec la ferme intention de le voir un jour écrire une phrase instruite.

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Le singe n’est guère intéressant pour les besoins de cette histoire... Bien que... Si un oiseau venait à se poser sur son épaule, entendrait-il seulement le chant bifide de sa langue ? L’intérêt de ce récit porte plutôt sur l’ordinateur précédemment cité. Le rapport de l’ordinateur et du navigateur est incontestablement lié si vous le voulez bien, mais il s’agit de regarder le fond plutôt que la chose. En ce sens, il est dès lors question d’une machine non fortuite comme l’est l’ordinateur par lequel ces mots s’écrivent et se transportent le long des courants de transmissions électriques.

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La machine dont je veux parler est l’ordinateur quantique, avec son architecture, ses interfaces et sa mise en route. Un seul article ne suffira certainement pas à clore le sujet tant les paramètres concernant ce dispositif sont nombreux. Tout d’abord, il s’agit d’en trouver un. L’acquisition d’un tel ordinateur, il faut le dire, ne se fait pas en toute licence. Il n’y a pas de règles en soit, mais l’option financière altère son obtention, toute formation scientifique la réduit et toute formulation mentale, donc conceptuelle, l’éloigne. Même s’il m’eut fallu plus d’une belle vingtaine d’années pour m’en procurer un, le temps n’aide rien ni personne pour ce faire.

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La seule contingence entre l’ordinateur quantique et l’ordinateur primitif est certainement leur capacité à tout deux d’échanger, bien que le premier, en toute réflexion, soit plus amène à la communication. Les données s’échangent comme les idées, les représentations, les humeurs tandis qu’une fleur communique ses arômes à l’abeille, les étoiles leurs sens à la connaissance, la lune son intelligence polarisée. La liste comparative est exhaustive entre troc et transmission mais là n’est pas le sujet. Tout comme son confrère archaïque, il est binaire mais les deux polarités fonctionnent sans que l’une risque d’altérer l’autre. Le bug en ce sens est banni. C’est à ce stade que l’ordinateur quantique se sépare réellement de l’ordinateur traditionnel que nous considérerons comme une materia bruta, tel le singe précédemment suggéré, l’homme non régénéré, tri-cérébré, injustement nommé humain et fonctionnant dans un langage binaire de phases positives et négatives et un relais, le rachidien, à savoir le système instinctif, c’est-à-dire reptilien.

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L’ordinateur quantique, pour quiconque en possède un, est particulier à son opérateur, bien qu’il soit possible sous certaines conditions de prêts d’user d’un ordinateur tiers. L’opérateur attitré est seul propriétaire de son ordinateur quantique et, à ce titre, on peut dire que c’est un prototype. Le démarrage d’un tel engin n’est en aucune manière standard à celui d’un calculateur ordinaire, d’un PC de bureau, d’un portable ou d’une tablette. Les positions on et off, bien qu’elles soient existantes n’ont pas d’occurrences directes sur la mise en route. Le protocole d’allumage se déroule chronologiquement selon sept capteurs, liés à sept contacteurs soumis à deux polarités, ce qui nous fait quatre vingt dix huit combinaisons. L’opération est simple. Elle l’est d’autant plus que la description se fait compliquée.

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Connaître le cœur de la machine en vue d’une prise en main ordonnée est essentiel. Le circuit neutre instruit les deux polarités. Nous y reviendrons. A la base, il y a une carte mère et tout comme le processeur et les capteurs, elle est faite de matériaux rares, de disques de silicium ou de mercure amorphe. Sachant que la vie minérale à sa fleur, son fruit et son temps de maturité il est conseillé de prendre le soin de les faire passer d’un état fixe à son contraire, c’est-à-dire au quatrième état de la matière ou Ormus. Ceci n’est pas une figure de rhétorique. Comme les vitamines d’un aliment, les réseaux métalliques des circuits, des cartes et des capteurs s’activent sous certaines conditions de temps et de température. Une fois initialisés, les périphériques peuvent être détruits par une chaleur trop forte. Le paramétrage du ventilateur s’avère en ce sens capital. La ventilation fait office de contacteur universel, c’est la force neutre de la machine mais ce n’est pas, d’un certain point de vue, une partie intégrée au système. C’est toutefois un élément capital et rien ne peut se faire sans cette onction. Connaître ce principe est aussi nécessaire que de connaître ou de soupçonner quelle est la matière du terminal et la disposition de son opérateur. Il s’agira d’ailleurs en ce qui concerne l’opérateur de procéder par ordre, avec circonspection. La corruption d’un seul capteur est génération d’une autre. C’est pourquoi, j’insiste de nouveau, qu’il est préférable de connaître le cœur du mécanisme et pour cela l’expérimenter maintes fois, découvrir la diversité de ses affables interfaces. Car l’expérience est mère de science. Mais il n’est cependant pas là question de cette science expérimentale débarrassée de l’interpénétration sujet-objet. Dans l’ordinateur quantique, c’est presqu’une poétique qui récupère cette interpénétration.

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Il s’agit de procéder non par postulats, ni par hypothèses ou par tâtonnements contrairement encore à la science expérimentale mais bien dans une réalité n’exigeant pas d’être réduite aux limites de la pensée. Elle invite plutôt à se fondre dans l’absence des siennes. Savoir n’est pas connaître, c’est goûter ce qui est entrevu à mi chemin. C’est pourquoi le sens voilé que j’adopte gardera mon esprit de la pire erreur, celle de la certitude. Qui est plus dans l’erreur que celui ayant toutes les réponses, sauf peut être celui qui n’en détient qu’une seule ? Bien qu’un comportement quasi instinctif soit un enjeu dans l’exécutif d’un ordinateur quantique, il nous instruit d’inévitables récurrences arithmétiques. A la base par exemple, il y a la carte mère et le (JPG) microprocesseur comme deux noyaux durs. Ils sont au niveau trois et quatre cependant et non un et deux. La carte mère est matériel, féminin et passif, c’est-à-dire que sont enregistrés tout l’acquis du système, son architecture et son paramétrage clé. Le microprocesseur quant à lui reçoit l’éclairage, le transmet en potentialisant la carte mère, il est masculin, volatil et actif et l’alliance des deux s’opère par l’intermédiaire de l’opérateur et de sa manipulation. (JPG) 10 = 7 + 3 et contient 4 puisque 10 = la somme des premiers nombres 1 + 2 +3 + 4 = 10 Nous avons quatre nombres pour trois opérations ce qui est le fondement arithmétiques de l’ordinateur quantique, quatre et trois, sous leurs formes simples ou composées du sept et du dix auquel pourrait s’adjoindre le douze puisque 3 x 4 = 12. Le commutateur on et off est 1. Il est essentiel et rejoint la vieille formule du tout en un. Mais entre le 1 initial et le 1 final, le on et le off, entre l’alpha et l’oméga, entre la tête de l’Ouroboros, il y a une différence. Le 1 initial, unité de départ est une unité magmatique et confuse. Le 1 final est une unité maîtrisée par un courant centralisateur. Entre les deux, joignant la tête et la queue, tous les circuits de la machine sont en mode binaire, mais sans opposition, engendrant des cercles non clos, en spirales vers l’oméga, relevant du mouvement déterminé par les trois lois fondamentales de la dynamique, à savoir l’inertie, le maintien de la masse cinétique et la direction droite. Bien que l’alimentation du système emprunte une ligne courbe le long de circuits parallèles, ce qui est plus doux pour se rendre d’un point à un autre, la linéarité prévaut. Dans les partitions de leur vélocité, les ions négatifs et positifs participent à un phénomène d’homogénéisation et d’hétérogénéisation, de potentialisation et d’actualisation permanente. (JPG) L’ordinateur quantique œuvre donc dans l‘espace et non dans le temps contrairement à l’idée bergsonienne sur les quantas. Nous passons, grâce à ce système binaire ventilé par une phase neutre, dans une bivalence logique. De deux forces opposées engendrant habituellement la résistance, nous nous offrons un mariage secondant une nouvelle force. D’une nature et de deux genres, trois principes se programment afin d’équilibrer quatre éléments. La machine est alors initialisée dans sa quintessence. L’ordinateur quantique montre à ce titre à l’ordinateur primitif qu’il n’est pas le produit du syllogisme formel ou de l’aristotélisme césarien et nous épargne toutes les conséquences épistémologiques qui s’imposent. Car chez les penseurs hégéliens si sérieux dans leurs travaux, les opposés ne coïncident pas. Dans leurs synthèses, seul l’antagonisme se perpétue et tout comme dans le fonctionnement de l’ordinateur primitif, il n’y a pas de place au troisième logo. C’est catégorique et sans appel. Tout le système est construit sur cet axiome. Pourtant, une voie s’ouvre avec les quantas afin de nous permettre de lutter contre la dégradation de l’énergie, contre le deuxième principe de la thermodynamique. Cette voie pourrait être appelée la trans-dimensionnalité plus incroyables que les multivers. Dans la nature mathématique de la matière l’univers serait en fait la résultante d’équation universelle c’est à dire existant hors de tout, et l’ordinateur quantique utiliserait ces équations pour résoudre les problèmes. Le vrai ordinateur serait donc l’univers lui même et l’ordinateur quantique juste un moyen d’y accéder mis à notre disposition. Dans le système atomique, l’antagonisme est un constitutif élémentaire. Les protons se repoussent selon les lois de Colomb et s’attirent selon le principe de cohérence. C’est de là que s’imposent la synthèse du couple ambivalent. Mais le quantique est au-delà des artifices des écoles intellectuelles précédemment citées et dépasse leur négation de la liberté.

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L’antinomie des particules ainsi qu’il en va de la condition humaine est un fait imposé impérieusement à l’intelligence. Elle ne se résout pas plus que les charges opposées d’une piles ne se détruisent mais l’ordinateur quantique s’offre d’exploiter cette antinomie des particules et antiparticules. Il puise dans l’immense mémoire vive de son pouvoir l’énergie pour voyager dans les couches et les sous couches des neutrons et des protons en état quantique par le principe d’exclusion et d’hétérogénéisation, sans orbite ni sens mais par sauts, par discontinuité, par mutation brusque dans un espace fait pour la vie plutôt que pour celui de la durée.

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"ME COMPREND QUI VEUT COMME JE ME COMPRENDS" PETRARQUE

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