Les brèves d’Isma

samedi 9 avril 2011.

Un jour de décembre 2010, nous passons devant une maison tout à fait ordinaire, séparée de la route par un champ. Deux gros chiens de garde arrivèrent en courant de l’habitation et aboyèrent sur kinko un chien errant qui nous a choisi. La route continue. Une grosse cote du Gers qui ne sera pas passée avec les chevaux sera passée avec l’aide d’une voiture. Nous nous sommes arrêtés deux jours chez un Monsieur pour étudier la carte. Les orteils des Pyrénées sont impossibles à passer avec deux chevaux, il faut revenir sur nos pas. En repassant devant la maison aux deux chiens de garde, un couple et un petit de 16 mois nous attendaient au bord de la route. Ils nous proposèrent de passer une nuit ou deux chez eux. Les kilomètres n’avaient pas beaucoup défilés mais nous acceptons quand même. Au souper, ils nous dirent qu’ils ne leur manquaient plus qu’une roulotte pour partir en voyage. Le papa s’appelle Jourdan, la maman Léa et le bébé Estéban. Le papa de léa, olivier, qui avait entendu que nous étions dans les parages avait mis du foin et du grain pour les chevaux dans sa voiture puis était partit à notre recherche. Ne nous ayant pas trouvé il s’était dit que de toute façon il nous révérait et voila que le lendemain nous faisons étape chez sa fille. Le jour d’après il arrive avec un van et sa jument dedans qui aidera nos deux chevaux à monter les cotes pour venir jusqu’à chez lui, nous disposons d’un petit chalet. Philipe, un ami vient nous rejoindre pour faire la formation de meneur d’attelage avec Léa , quelques autres personnes et maman. Jourdan et papa ont trouvé du travail en débardage de bois avec les chevaux, Jeanne et moi venons les aidé à faire des fagots. J’ai appris le saut d’obstacle et nous faisons même de la voltige sur une grosse jument de trait comtoise. Sans oublier l’école !!! Merci pour tous les petits livres et les petites cartes c’est vraiment super. Faites passer la bonne année pour nous à tout le village et garder une part pour vous.

Ismaël

Mars 2011 : L’histoire de Montferrand. Ce village s’appelle Elusiodunum.Le gouverneur romain de la province Nardonaise, Fonteius est accusé de recevoir des droits illégaux sur la circulation des amphores de vin vers la Gaulle, entre autres à Elusiodunum. : Cicéron plaide à son procès.Elusiodunum est une des étapes citée par le manuscrit « itinéraire de Bordeaux à Jérusalem ». Une « mansio », relais, auberge, y accueille les voyageurs et marchands.Suplice Severe séjourne à Elusiodunum. C’est un biographe de Saint Martin de Tours. Il peut être à l’origine de la basilique dont les fondations ont été découvertes près de l’église Saint-Pierre. Vièmè et VI ième siècle : Invasion et domination des Wisigoths, puis des Francs. Destruction probable de la « mansio ». Début du VII ième siècle : Invasion des Sarrazins, rejetés par les Francs en 737. 1211 :.D’après la tradition, consécration de l’église Saint-Pierre dans la guerre contre les Cathares. Simon de Montfort assiège le château de Montferrand et achète sa rédition. 1300 : L’église Notre dame construite sur la colline joue le rôle d’église paroissiale. 1335 : Invasion par l’armée Anglo-gasconne du prince noir. 1555-1655 : Prospérité due à la culture du pastel. Plusieurs sont édifiés sur la commune pour broyer les feuilles de pastel mais la concurrence de l’indigo y met fin. Les murailles étroites de l’ancien château transformées en fort pour protéger les habitants des bandes armées de passage, enserrant une « ville » de 36 logements. 1666-1680 : Pierre-Paul Riquet fait construire le canal du midi en emmenant à Naurouze les eaux de la montagne noire. 1789-1795 : Espoir et désespoir, quelques changements imposés de l’extérieur et peu compris par les gens, réquisition imposée par la guerre...La révolution se passa sans troubles sérieux à Montferrand. 1930 : Lors de la création de la digue Toulouse-Narbonne, de l’aéropostal, un phare de guidage des avions est édifié sur la colline de Montferrand. L’histoire de Naurouze : L’altitude la plus élevée (201m), sur la route de Naurouze à Toulouse et à l’aquitaine, route déjà fréquentée par les romains il y a plus de 2 000 ans. 1660 : Pierre-Paul Riquet imagine d’amener à Naurouze les eaux de la montagne Noire, pour alimenter un canal des deux mers : méditerranée et océan atlantique. 1666-1680 : Ayant convaincu Colbert et Louis XIV, il fait construire par plus de 10 000 ouvriers : Le réservoir de Saint-Ferréol Les rigoles pour amener l’eau à Naurouze Les 240 km du canal de Toulouse à Béziers, avec 99 écluses et 130 ponts. 1681 : Inauguration du canal en Mai alors que Riquet était décédé 7 mois plus tôt. 1687-1693 : Vauban disait : « c’est le plus beau et le plus noble ouvrage de cette espèce jamais entrepris ». Il fait creuser le tunnel des cammazes( percée des cammazes) , et construire 50 aqueducs le long du canal. 1814 : Le 18 avril, dans la maison de l’ingénieur du canal à Naurouze, le maréchal Saulte et le Duc de Wellington signent l’armistice entre leurs armées( le 20 avril, Napoléon quitte Fontainebleau pour l’île d’Elbe). 1827 : un obélisque de 20 m de haut est construit à la mémoire de Pierre-Paul Riquet sur les « pierres de Naurouze », chantée au XIIIième siècle par les troubadours. 1856 : trafic record sur le canal : 10 millions de tonnes kilométriques par an et près de 100 000 passagers. 1857 : Mais... le chemin de fer du midi relie Sète à Bordeaux franchissant le canal près de Naurouze. La compagnie du chemin de fer prend en fermage le canal pour en réduire la concurrence. 1898 :L’état achète le canal. 1935 : Le trafic s’accroit de nouveau après 250 ans de traction par les chevaux ou mulets, la propulsion à moteur s’impose sur les péniches. 1980 : L’autoroute des deux mers passe à son tour à Naurouze. 1985 : Le trafic du canal est très réduit pour les marchandises mais : la navigation de plaisance prend un essor rapide. L’irrigation agricole s’est développée considérablement jusqu’en 1990. Les difficultés de ressources en eau rencontrées en 1989 ,1990 sont maintenant résolues depuis la mise en service se l’adducteur reliant le barrage de Montbel au barrage de la Ganguise lui-même relié au seuil de Naurouze en 1993. Ismaël

29 mars 2011 Le Languedoc-Roussillon est une région très jolie, riche en cette saison de plantes comestibles : asperges, thym, romarin, poireau sauvages et bien sûr d’autres plantes dont les noms nous sont inconnus mais dont la comestibilité est dans nos connaissances. Cette région est très vallonnée mais il n’est pas impossible de se frayer un chemin plus ou moins plat entre la montagne Noire (qui donne l’eau au canal du midi) et les montagnes des Pyrénées. Beaucoup de vignes ont été arrachées ce qui laisse beaucoup de terres en jachère et transforme un peu le paysage. Cette région à le privilège d’être bordée de la chaine des Pyrénées, de la montagne Noire et de la mer méditerranée. C’est donc un climat méditerranéen où l’on peut trouver une flore assez variée et déjà bien en fleur. De nombreux cactus prennent place aux abords des chemins et dans les maisons. Dans cette région, quand les voitures nous doublent, elles nous montrent qu’elles ont beaucoup de chevaux sous le capot ; d’ailleurs même les tracteurs ont oubliés le rythme du cheval.... L’oppidum d’Ensérune qui à été construit par les romains est une petite colline d’où, quand on monte dessus, on peut voir les champs cultivés qui forment une grande étoile. Il se trouve près de Béziers, ma ville natale que je retrouve maintenant le jour de mon anniversaire. Béziers est une ville assez importante mais pour le moins très jolie pour tout ce qui est la partie aux abords du canal. Et enfin, là où nous sommes accueillis à Marseillan, tout proche de la mer, se termine le canal du midi qui traverse l’étang de Thau avant de se jeter dans la mer. Ismaël.

Samedi 2 avril 2011 : Nous sommes actuellement à MARSEILLAN , à 30 kilomètres de BEZIERS ,près de l’étang de Thau. Cette ville est peuplée de 6000 habitants à l’année et de 60 000 durant la saison d’été. Les amis que nous sommes venus voir nous ont emmenés à l’office de tourisme afin de nous expliquer les particularités de cette région, dont l’élevage des huitres, la conchyliculture et celui des moules, la mytiliculture. Caractères géographiques de l’étang : Surface :7 500 hectares Profondeur maximale de l’étang : 10 mètres Profondeur moyenne : 4 à 5 mètres Capacité volumétrique : 300 à 400 mètres Liaison avec la mer Principale : canaux de Sète Secondaire : grau de Marseillan. Variation maximale : 1 mètre. 1. La conchyliculture : L’étang de Thau est le premier bassin ostréicole de la méditerranée. Le bassin de 7 500 hectares jouxte la haute mer par un cordon littoral qui mesure plus de 20 mètres de long et dont trois ouvertures permettent l’échange vers le grand large .Site de production des huitres de Bouzigues , ce bassin bénéficie d’une originalité lagunaire : sa profondeur, son taux de salinité, sa température , ses éléments nutritifs développent un milieu vivant riche et propice à la conchyliculture où l’huitre peut mûrir sa saveur au goût de ce véritable terroir. La technique employée est unique, c’est une méthode de suspension sur table de culture où il n’y a pas d’influence des marées, perpétuellement en immersion, nourrie 24 heures sur 24,l’huitre atteint sa maturité avec un an d’avance sur les autres méthodes. Chaque table contient 1 OOO cordes sur lesquelles les naissains d’huitres provenant des captages naturels peuvent se fixer et croître. Au bout de 12 à 18 mois elles sont extraient de leur coquille (détroquage).Les plus grosses peuvent partir sur le marché tandis que les plus petites sont récoltées une à une et mise en suspension dans l’eau pendant un an. Méthode d’élevage : Les naissains : Petites huitres fixées sur des coquilles captées en milieu naturel et suspendues dans des parcs. Ces coquilles sont glissées dans petits cordages, « des torons », de 3 à 6 mètres. Le collage : Petites huitres posées sur des « chantiers », tôles ondulées .Elles sont collées avec du ciment sur des cordes de 3 à 6 mètres et après 24 heures elles sont suspendues pendant un an, (mouillage). L’étape suivante est la récolte. Après 18 à 20 mois d’élevage, les huitres atteignent leur taille marchande et sont retirées de l’eau, ramenées à terre dans les « mas conchylicoles ». Elles sont ensuite lavées, détroquées, (séparées manuellement), mise en pochon pour les grosses et les petites sont recollées et remises à l’eau. L’étape finale est le calibrage. Les pochons seront retirés de l’eau, les huitres lavées pour être calibrées puis emballées pour la vente. Il y a des contrôles effectués depuis la mise en élevage jusqu’à la vente. 2. La mytiliculture. C’est l’élevage des moules en mer ouverte. C’est une méthode inspirée des techniques japonaises, et c’est original en Europe. Les cordes de jeunes moules , « pezoulines », sont des longues lignes ancrées sur des fonds de 20 à 30 mètres maintenues à 5 mètres sous la surface par des gros flotteurs à 2 ou 3 miles des côtes, la où le milieu est riche en plancton. Les naissains sont répartis autour du toron dans un filet tubulaire. La longueur des cordes est de 5 à 8 mètres et pèse de 1,5 à 4 kg par mètre. Le mouillage consiste à immerger les cordes en pleine mer pendant 4 à 12 mois. Elles sont ensuite récoltées, (une filière pèse environ 25 tonnes). Les cordes seront relevées, les moules d’égrappées, lavées et calibrées pour aller à la vente. Dès qu’elles sont calibrées elles sont retrempées de 24 à 48 heures dans l’étang de Thau dans des pochons, pour éviter le stress. Il y a aussi dans cette région des oiseaux tout à fait particuliers que l’on ne voit que dans ce type de paysage. Il y a notamment des oiseaux avec de grandes pattes et de longs becs qui pèchent le poisson ou les mollusques et crustacés. Il y a un petit village à côté qui s’appelle « Maldormir » car il y a tellement de grenouilles et de crapauds qui chantent la nuit qu’il est difficile d’y dormir paisiblement. Nous allons maintenant vers la Camargue, où nous devrions voir des élevages de chevaux et de taureaux, avant de remonter plein nord afin de retrouver les Hautes-Alpes. Encore 500 km et nous serons de retour. A bientôt. Ismaël.


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