La Roulotte de Casimir

Du Gers et des collines

Le Gers est une très belle région. Les habitants y semblent heureux, courtois. Il fait bon vivre au cœur de la ruralité. On y voit, dans l’entrelacs des collines et des bois de chêne, les prairies et les cultures prétendant à la richesse du beau terroir.

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Seulement, pour un attelage, le paysage d’éminences réserve les surprises de tailles. Les coups de colliers, trop nombreux, réduisent les étapes à néant. Et si l’on veut préserver la santé des chevaux, inutile des les engager dans des épreuves de force. Il ne s’agit pas de les faire suer plus que mérite. Nous voilà donc par conséquent coincés sur les contreforts de Marciac. Sauf trouver une succession de tracteurs afin de nous tirer d’affaire, rebrousser chemin semble être la solution la plus sage. Il s’agit de repartir vers le Nord et de retrouver les berges linéaires de la Garonne. Cinq jours dans l’autre sens en sus des cinq qu’il a fallut pour être là où nous sommes nous font remonter le temps.

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Faire preuve de patience et de sagacité est le maître mot de notre entreprise. Dans le cours du voyage, les sentiments sont passés lentement de l’indifférence expérimentale pour ce mode nomadique à l’éclosion d’une affection sans borne pour celui-ci. La peine initiale s’est transformée en volonté de découvrir le monde et ses habitants, entendre le nom de tous ces lieux, voir la beauté réservée en chaque habité. Pour les chevaux, il ne semble pas que le paysage subordonné à la ligne pyrénéenne puisse leur ravir les yeux et tranquilliser l’esprit. La maîtrise des lignes verticales et des directions est un sacre en leur enseigne. Ce voyage est une approche par degré. Pas à pas. Souffle après souffle. La compréhension des concepts cardinaux est une opération de prévision. Longue est la flamme de l’exactitude. Mais elle vient toujours trouver récompense au bout. Nous repartirons donc tout droit, tout plat, à la faveur de ces braves Pégases à notre service. L’établissement d’une confrontation des corps et des espaces serait le signe d’une simple existence d’une souffrance. Ce serait un désaccord ou bien un certain type d’antagonisme, première preuve que la vérité portée est faussée.

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L’étude des cartes, même minutieuse ne suffit donc pas à trouver le chemin qui sera convenable pour la puissance des chevaux ; les renseignements obtenus auprès des habitants ne suffisent pas non plus, car ceux- ci, circulant principalement en voiture, ne se rendent pas compte ni des dénivelés réels ni des capacités des chevaux. Il reste les conseils avisés et fiables des cyclistes. Retrouvons la platitude des plaines permettant le pas rythmé et régulier du cheval et, par conséquent, le cœur du meneur serein avec la liberté de déjeuner en route, de profiter pleinement des jolis paysages du Gers, savourer le mélange adorable de légèreté et de ferveur de cette région de France.

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