La Roulotte de Casimir

Les pluies diverses

Une pluie d’averse

Au sol, plus d’une feuille sèche Et dans les grands arbres jaunis Les nuits sont devenues fraîches Le bel été est vraiment fini.

Chérac ; St Martial ; St Eugène ; Baignes Ste Radégonde ; Chevanceau ; Guizengeard

Il y a des semaines où tout semble se liguer contre le bon ordre des pas lancés sur la terre. Les coups du sort, les coups de théâtre, les coups de folie, les coups de sabots, les coups de tonnerre, les coups de main, tous les coups sont bons et arrivent à point nommé pour renforcer l’édifiante thèse selon laquelle rien n’est jamais acquis, même lorsque le potentiel lui est décerné. C’est innée, quand la pluie, le vent, le froid s’en mêlent et tendent à persister, les cuirs humides et les chapeaux lourds ne résistent plus. Il y a des semaines comme cela, où une pluie d’évènements avec, en filigrane, une espèce de synchronicité bien dans la note du rameur, chante les chimères des rêves passés. Des montées par exemple impossible à terminer et appellent à la force mécanique.

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Alors on grelotte, on s’ébroue en se demandant si la route est bonne comme le moral dans le ciel vague. Une épaule qui blesse, on dés-atèle, on change d’athlète, un dos qui fait mal, on se redresse sans crier aie, une oreille qui gratte sur un licol trop serré, une connexion pas très net à l’ordi... De menus désagréments du cours des jours qui, pris à la suite, sans être jamais grave en somme, donnent le ton plus combatif des pas jusqu’alors peu pressés.

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Mais il fait bon dans le vaisseau, même si parfois les étages ne sont pas toujours tous allumés. Et le feu, en secret, continue de brûler. Le poêle rayonne. Le jour et la nuit, le douillet cocon est accueillant.

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En matière d’accueil, les rendez vous de bons samaritains se succèdent. Nous partageons nos richesses, nos savoirs, nos réussites dans le jeu incessant de l’existence : une apposition de main réparatrice, un regard fraternel, une caresse rassurante, une parole d’esprit, un langage cynocéphale, les fruits dorés de la saison, les bons plans pour les bons coins. Et c’est grâce à cette présence humaine et sacrée, quand les semaines où les os et les cerveaux mouillés se mettent à douter du bien fondé de leurs origines, que le soleil finit par être perçu au-dessus des nuages et montrer sa lumière, toujours.

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Quand les hommes souffrent, les bêtes souffrent aussi. Les vents, le frimas et la trempe pressent nos carcasses auprès du tison. En plein champs, poules et chevaux affrontent les éléments. Robes et plumages sont détrempés. Têtes basses et frémissements, on attend que cessent les intempéries.

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