La Roulotte de Casimir

Un cours et long été

Les enfants ont repris l’école du mois de mai. Contents, les mois de roulotte et les cours à distance ont porté leurs fruits. Nous sommes par conséquent rassurés de nos capacités d’enseignants nomades. Ils sont à niveau. L’autonomie développée durant le voyage est pour eux institutrice.

Les travaux d’entretien de la roulotte ont commencé. Resserrer des boulons, repeindre des rayures, changer les pneus, trouver des freins à disque, poser un maître cylindre, refaire une porte. Les chevaux changent de parc tous les jours. Petit à petit, les solidarités se révèlent. Des terres privées s’ouvrent aux broutages. La pluie revenue fait don de bien à la terre. Les pâtures reverdissent d’une belle couleur émeraude présageant à la gourmandise. La rivière auprès de laquelle nous campons charrie son eau glacière en chantant son plaisir de dégringoler des sommets encore enneigés. Il fait bon, doux et tendre à la fois. Dans le secret ministère du vent et le syndicat des horizons, nous suivons l’ordre des prés et des champs et, comme les chevaux, avons aux pâtures des humeurs volages et au palais le goût d’une langue sage.

Cette terre qui n’est ni à Monsieur Personne, ni à Monsieur Tout Seul continue d’offrir ses sommets de la simplicité. L’institut de la beauté où se mêlent le visage des vérités semble donner au calendrier des aiguilles à l’arrêt. La présence colorée des oiseaux accompagnent la scène avec les membres des forêts dans une logique d’essences multiples.

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Et l’été s’en fût ainsi, sans beaucoup de temps pour vous saluer via ce blog. Fort à faire entre nos emplois, les parcs à chevaux, les enfants en vacances. Le camp d’été va se terminer. Nous allons migrer vers celui de l’hiver où nous serons en sécurité face aux avalanches de la Blanche. Les finances ne nous permettant pas de repartir cet automne, nous prendrons le temps de nous préparer encore pour une saison, trouver un nouveau cheval pour la nouvelle roulotte livrée la semaine prochaine, trouver de bons harnais et beaucoup d’autres mises en place. La neige à fait son apparition, c’est fin octobre, l’hiver se rapproche.

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Le foin qui nous était réservé nous a été subtilisé. C’est bien embarrassant, en voilà encore pour une belle somme d’argent. La faux fait de l’effet mais sa rentabilité est limitée aux courbatures suscitées par son emploi. Mais c’est la seule disposition qu’il nous reste en ces temps de vaches maigres et de bourse ascendante. La pelle à neige prend le relais. Les sourires des jours heureux, là où nous sommes, sous le grand Pelvoux tout plâtré ne manquent cependant pas. C’est beau puisque nous vivons, et nous vous attendons, gens du voyage et des rencontres.

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