La Roulotte de Casimir

A tous vents va

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A la suite de la pauvre aventure du cheval blanc tout raide, la route a continué un peu dans l’amertume, cherchant de la dignité contenue aussi dans les échecs et les heurts. C’est contre vents et averses, sans cesse que, pour cette semaine, nous tâchâmes de garder la tête levée. Dans cette tristesse printanière, on a croisé toutefois des soleils, ceux des habitants de la belle demeure du moulin de pierre Riquet, à la croisée des eaux. Annie, Andrew et leurs enfants, en fervents épicuriens, nous auront bien revigoré de tant d’hospitalité. Après avoir bien bus, bien fumés et bien ris, partagés les histoires de vies tournevis, d’avis sans détours, de tentatives et de recommencement en matière de, après nous être racontés cette tourne vite de passage, si beau et si fragile à la fois, à l’unissons, avons chanté la joie et le plaisir d’être là, ensemble, le temps d’un soir, à cet instant, seul centre véritable de l’endroit où l’on se trouve, là. Une bonne tablée, du canard et du Madiran, de la musique et des applaudissements, merci, nous nous reverrons, pour sûr.

Puis, à Castelnaudary, la face toujours au vent, les soleils d’un petit coin de campagne où nous nous sommes calfeutrés comme des marins derrière l’ilot, bien à l’abri du vent, au centre équestre de l’étrier du Lauragais.

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Passionnés de chevaux, Martine et Sylvain, habitués du galop des vents, coutumier en cette région, nous ont reçu avec ration de bon foin pour les chevaux, infos géographiques et bonnes adresses pour la suite. Le vent, encore et toujours lui, a fini par tourner. Tramontane cette fois. Ciel maussade. Nuages en pleine course vers l’Est, dans le dos dorénavant ; jeudi, vendredi, samedi, même bagage. Des aires de repos, des visites d’amis, pique-nique, la roulotte tangue comme un bateau en rade. Et on avance, sans essence, on avance vite du coup, le vent dans le bon sens, toutes voiles dehors vers le Minervois, entre Pyrénées et montagne noire. Carcassonne, on klaxonne, file indienne, dépassements forcenés. On dirait que l’Aude est un peu pressée. C’est vent peut-être plutôt que la tradition nonchalante de la méditerranée.

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Il est vrai qu’aller au pas est d’un autre mode. Les gitans continuent de nous saluer dès que l’on se croise. Des souvenirs les font s’arrêter. C’est alors pour raconter les histoires de grand-père, avant la caravane. Des histoires de belle vie qu’ils disent, mais trop dur assurent-ils.

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La vie est une surprise permanente à visiter. De fait, elle ne cesse d’aviver la curiosité. On ne se refait pas. Salut les Amis du sud, un grand plaisir de passer par chez vous, à petits pas. Le temps de se voir, se serrer une poigne, prendre les news, se regarder en somme. Se Voir. Savoir. Qui est où ? Qui est qui ? Quoi fait qui ? Qui est quoi ?

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